L'esprit de Paris  

LA PLUS BELLE FEMME DU MONDE

Puisque vous parlez d’idées fixes, dit le colonel ***, voici une histoire de mono-manie, dans laquelle j’ai joué bien involontairement un rôle fatal.




Il y a trois ans de cela. Je passais l’automne à Naples, et j’habitais un hôtel de Chiaja, rempli de voyageurs de tous les pays.

Comme la plupart des bonnes maisons de Naples, cet hôtel avait un magnifique jardin, dont les terrasses regardaient le Vésuve et la mer.

Tous les commensaux s’y réunissaient habituellement, après le coucher du soleil, pour causer entre eux ou se promener jusqu’à minuit, en savourant les meilleurs sorbets du monde, sous des berceaux d’orangers et de lauriers roses.



Un soir, je me trouvai au commun rendez-vous avec un groupe d’Anglais et d’Allemands.

Nous étions au fond du jardin, sur la terrasse la plus écartée.

À notre droite, le golfe de Naples balançait silencieusement une centaine de navires à l’ancre.

À notre gauche, le Vésuve élevait dans le ciel une colonne de fumée blanche, tachetée de flammes éclatantes.

Quoique un tel spectacle n’eût rien qui poussât précisément à la galanterie, la conversation roulait par hasard sur les femmes ; et chacun de nous, rappelant ses impressions de voyage, citait les points du globe où il avait trouvé les types de beauté les plus parfaits.



Parmi les étrangers qui prenaient le plus de part à l’entretien, sinon par les paroles, du moins par l’attention, je remarquai un jeune homme d’environ trente-deux ans, portant la plus admirable figure que j’eusse rencontrée de ma vie.

Imaginez, en effet, la beauté mâle et brune dans tout son développement, tempérée par une douceur de physionomie et une finesse de traits impossible à rendre,

— Pardieu ! me dis-je en examinant le bel attentif, si nous avons le droit de parler des femmes en connaisseurs, voici un personnage qui pourrait les traiter en sultan !

La comparaison était d’autant plus juste, que l’inconnu relevait les grâces de sa personne par un luxe oriental, et que je voyais à l’index de sa main gauche un diamant digne d’orner le doigt d’un pape ou d’un empereur.



La discussion s’échauffa bientôt; comme il arrive toujours aux voyageurs qui remuent leurs souvenirs, et plusieurs partis se formèrent dans notre groupe, dont les Espagnoles, les Italiennes et les Françaises se partagèrent l’admiration et les voix.

Chacun, à l’appui de son opinion, traçait les plus séduisants portraits du monde : celui-ci d’une Andalouse au teint doré, celui-là d’une Romaine aux traits antiques, cet autre d'une Parisienne au charme indéfinissable.

Le beau jeune homme écoutait tout cela d’une oreille avide, saisissant surtout les particularités qui pouvaient désigner individuellement quelque femme hors de ligne…



Tout-à-coup, à une indication plus précise donnée par un Allemand sur une dame de Cadix, je lui vis tirer de sa poche un agenda d’écaille incrustée d’or, et prendre à la dérobée quelques notes, en feignant d’esquisser un point de paysage…

Cette singulière action m’intrigua plus que je ne saurais dire, et j’allai me placer près de l’inconnu pour ne pas le quitter des yeux.

Je dois déclarer d’ailleurs que tout en lui devenait de plus en plus mystérieux et frappant ; et l’émotion croissante avec laquelle il suivait une conversation assez indifférente à tous les autres, et les regards étincelants qui lui échappaient, à certaines peintures senties de la vraie beauté, et les sourires d’ironie froide et hautaine dont il accueillait les hérésies du mauvais goût.

On eût dit un artiste éminent et modeste, laissant parler les amateurs novices, et recueillant l’avis des véritables connaisseurs.



Je me demandai même plus d'une fois si ce n’était point en effet quelque peintre ou sculpteur dans le grand style ; mais la moindre observation de son costume et de ses manières déroutait aussitôt cette supposition.

Enfin, je le mis par moi-même à l’épreuve, en prenant à mon tour la parole.

— Messieurs, dis-je aux discoureurs, je vous demande pardon d’avoir une opinion nouvelle.



Je ne suis pas de ceux qui, comme le berger Pâris devant les trois déesses de l’Olympe, n’admettent au concours de la beauté que les Espagnoles, les Italiennes et les Françaises.

Je sais que l’altière Junon trouverait des rivales parmi les superbes Andalouses, que certaines filles de Rome le disputeraient à Pallas en noble bravoure, et que plus d’une Parisienne enlèverait la pomme, comme Vénus, en laissant tomber sa ceinture ; mais, depuis que les deux sexes, à l’envi, ont abusé de la permission d’être laids, la beauté n’appartient généralement à aucun pays ; elle est de tous les pays, comme exception.

Hier, sa plus parfaite incarnation était en Amérique ; aujourd’hui, elle est en Europe ; demain, elle sera dans l’Inde.

Affaire d’aventure et de hasard, messieurs, concours changeant soir et matin, dont le soleil, qui voit tout à la fois, pourrait seul être juge.



Quant à moi, qui ai visité autant de feux divers que cela est permis à l’homme, s’il m’est jamais apparu une femme dont j’aie pu dire : voici la plus belle femme du monde ! je vous avoue que ce n’est ni en Espagne, ni en Italie, ni en France…

— Où est-ce donc ? demandèrent une dizaine de voix… parmi lesquelles j’en distinguai une plus pressante que les autres, et plus rapprochée de mon oreille.

Je détournai vivement la tête, et trouvai les beaux yeux de l’inconnu fixés sur les miens…

Ils exprimaient une telle impatience et avaient une telle ardeur, que je ne pus en soutenir le rayon pénétrant.



— Où avez-vous vu cette femme, monsieur ? répéta-t-il en cherchant ma réponse dans mon regard.

— En Grèce, dis-je, dans la campagne d’Athènes.

— Dans la campagne d’Athènes, murmura lentement l’étranger, comme un enfant qui articule une phrase pour mieux la graver dans sa mémoire.

— Au fait, cela n’a rien d’étonnant, fit observer un interlocuteur. La Grèce a été pendant des siècles la terre classique de la beauté ; et le colonel n’est pas le premier à qui j’entends dire que les paysannes d’Athènes sont encore très jolies.

— Je ne parle point d’une paysanne, repris-je, et l’épithète de jolie qualifierait mal la femme que j’ai vue.



Il s’agit d’une personne dont je ne saurais dire au juste le rang, mais qui doit appartenir à une classe aussi élevée que la nature de sa beauté est supérieure.

— Au reste, ajoutai-je, — voyant la curiosité de mes auditeurs piquée au vif, et curieux moi-même de suivre l’effet de mes confidences sur la physionomie de l’inconnu, voici, messieurs, dans quelles circonstances j’ai rencontré la femme, dont je vous parle.

C’est une petite aventure romanesque, à laquelle j’eusse attaché beaucoup d’importance à vingt ans, mais que mon âge me permet de vous raconter sans indiscrétion, et en vous priant de la prendre telle que je vous la donne.

Pour toute réponse, mes commensaux resserrèrent le cercle autour de moi, et le beau jeune homme eut soin de se placer de telle sorte, que personne ne pût lui dérober le moindre de mes gestes.

Je mesurai mon attention sur la sienne, et je fis en peu de mots le récit suivant :



J’étais devant Athènes, sur une frégate de l’état.

Je profitai un matin d’un temps calme et pur, pour faire seul, à pied, une excursion dans les terres.

Je traversai la ville et la plaine qui l’entoure ; je tournai les pentes du mont Pœcile, et dirigeai mes pas vers la Voie-Sacrée.

Arrivé à cette partie de la route qui s’appelait la Mystique, je m’arrêtai pour visiter les ruines du temple de Vénus.

Ce monument, qui s’écroule tous les jours, offrait encore des restes imposants et formait le centre d’un magnifique paysage, dont je résolus d’étudier les détails.

Après avoir erré quelque temps parmi les débris de la pierre et du marbre, je m’assis à l’ombre d’un pan de mur, à deux pas du lit d’un torrent, et je me mis naturellement à reconstruire dans ma rêverie le chef-d’œuvre d’architecture dont je foulais les décombres.



Le soleil, au premier quart de sa course, inondait la plaine d’une tiède lumière.

C’était l’heure où, deux mille ans plus tôt, le peuple d’Athènes venait célébrer les mystères de Vénus.

J’entrais avec eux dans le temple orné de fleurs en retentissant de chants sacrés.

Je suivais, en tremblant d’émotion, les voluptueux et redoutables mystères, et je n’attendais plus, comme les néophytes exaltés, que l’apparition de la déesse de la beauté sur son autel…



J’en étais là de mes réflexions, lorsqu’un léger bruit se fit entendre au-dessus de ma tête ; je levai machinalement les yeux, et ce que j’aperçus compléta ma vision…

Une femme en robe blanche et en écharpe flottante s’avançait d’un pas lent et léger sur la cime du mur épais qui me servait d’abri.

Passant au-dessus de moi sans me remarquer, elle arriva jusqu'au bout de son ruineux belvédère ; et là, sans trahir ma présence par le moindre mouvement, je pus la contempler et l’admirer à loisir.



Vous qui êtes jeunes, messieurs, et qui avez encore dans la tête et dans le cœur l’image parfaite de la beauté idéale, rappelez-vous ce que vous avez rêvé de plus pur et de plus divin, et vous pourrez vous faire une idée de la femme qui était devant moi.

Tout ce que je puis vous en dire, sans déflorer le souvenir qui me reste, c'est qu’elle avait les cheveux blonds et les yeux bleus, comme Ève devait les porter au paradis terrestre.

Du reste, blancheur d’ivoire, proportions de statue, pieds et mains d’enfant, étaient les détails les moins exquis de cet ensemble incomparable.

Quant à l’expression de sa physionomie, je la retrouverai au ciel en regardant les anges…



Lorsqu’elle eut promené trois fois ses beaux yeux autour d’elle, comme pour chercher le point qui devait les fixer de préférence, elle s’assit au sommet de son observatoire, et se mit à dessiner sur un carnet élégant...

Son. petit pied, chaussé d’un brodequin rouge, dépassait la paroi du mur.

Un doux vent jouait dans ses cheveux dorés par un rayon du soleil, et le torrent impétueux qui roulait au-dessous d’elle faisait entendre un sourd mugissement.



Après avoir contemplé ce tableau sublime et délicieux, digne d’inspirer Chateaubriand ou Lamartine, je songeai à me demander ce que pouvait être mon inconnue, et une nouvelle découverte vint aider mes conjectures.

À l’entrée des ruines du temple, au pied d’un fragment de colonne, j’aperçus une femme âgée avec deux nègres, et quatre chevaux attachés l’un près de l’autre.

Je reconnus l’escorte habituelle des jeunes Grecques de distinction, et je ne doutai pas que ma belle artiste n’appartînt à quelque grande famille d’Athènes.

J’étais bien tenté d’interroger au moins sur son nom, ou sa vieille duègne ou l’un de ses noirs, lorsqu’un accident, aussi terrible qu’imprévu, vint me mettre en rapport direct avec elle-même…



Le pan de mur sur lequel elle était assise s’écroula tout-à-coup sous ses pieds ; elle poussa un cri perçant qui me fit tressaillir d’effroi, et elle disparut du côté du torrent au milieu d’un nuage de poussière.

La suivante et les nègres n’eurent que le temps d’accourir, et moi de me précipiter derrière la muraille…

Après avoir cherché la malheureuse sans la retrouver, un nouveau cri me la fit enfin découvrir…



Elle était suspendue à la pente du précipice, accrochée par une main à des branches prêtes à rompre, et touchant déjà l’eau du torrent du bout de ses brodequins rouges…

— Sauvez-moi ! Sauvez-moi ! s’écria-t-elle en m’apercevant.

Et, prompt à un appel dont je n’avais pas besoin, je fus près d’elle en quelques secondes.



Je la saisis fortement par la main qu’elle avait libre, je cramponnai la mienne aux pierres et aux broussailles du sol, et je remontai ainsi la pente escarpée du ravin.

Au moment de toucher le bord, le pied me manqua sur un point glissant, et j'aurais perdu celle que je voulais sauver si elle ne m’eût soutenu à son tour.

Par bonheur, un des noirs eut la présence d’esprit de me jeter sa longue ceinture, et je parvins, avec ce nouveau secours, à nous mettre en sûreté tous les deux.



En se voyant arrachée à la mort, la jeune inconnue tomba évanouie, mais sa suivante la fît promptement revenir à elle, et son premier regard fut ma récompense.

— Ah ! Monsieur, me dit-elle avec émotion, comment reconnaître un tel bienfait ?

— En m’apprenant à qui j’ai eu le bonheur de le rendre, répondis-je.

Et pour l’encourager à me dire son nom, je m’apprêtais à décliner le mien…



Elle m’interrompit en rougissant, et me dit :

— Demain, monsieur, demain !…

— Prenez cette bague, poursuivit-elle avec un doux embarras. Elle détacha de ses doigts un de ses plus riches anneaux : — Ce sera pour vous le gage de ma reconnaissance.

Vous pourrez vous présenter demain à la porte de palais du roi de Grèce. Vous remettrez la bague aux gardes, qui vous introduiront, et vous connaîtrez celle dont vous avez sauvé les jours…



— Eh bien ! s’écria l’étranger tout ému…, et le lendemain ?

— Le lendemain, repris-je froidement, j’étais à cent lieues de la Grèce, et la belle Athénienne m’était inconnue, autant qu’elle l’est encore aujourd’hui…

— Comment ! s’écria le superbe jeune homme ; vous eûtes le courage de partir sans la revoir !

— J’y fus contraint le jour même, une heure après mon aventure.

Le commandant de la frégate que je devais suivre avait reçu pendant ma courte absence l'ordre de mettre immédiatement à la voile.

Quand je reparus à bord, on n’attendait que moi pour lever l’ancre, et placé entre mon devoir et ma curiosité, je n’hésitai pas à préférer mon devoir.



— L’histoire que vous venez de raconter, monsieur, m’a intéressé plus que vous ne sauriez croire : permettez-moi de vous demander l’heure et le lieu où je pourrai vous en reparler sérieusement.

— Ce soir même, monsieur, répondis-je ; et je lui indiquai le numéro de mon appartement dans l’hôtel.

— A ce soir donc, reprit-il en se retirant, — après m’avoir laissé une carte ornée d’arabesques d’or, au milieu de laquelle je lus : Lord Georges Ellis.



Lord Ellis entra lentement chez moi et s’assura qu’on refermait la porte.

— J’ai l’intention d’épouser la plus belle femme du monde.

Je dois dire qu’à cet aveu étourdissant ma surprise faillit se déclarer par un éclat de rire.



— Oui, monsieur, cette femme-là seule aura mon cœur et ma main, qui effacera toutes celles dont j’aurai l’image dans l’âme.

C’est la conquête que je veux faire, moi, comme César et Napoléon voulaient faire celle du monde !

Vous avez renoncé à connaître par vous-même cette femme mystérieuse et peu vous importe de la désigner aux autres, puisque vous en parlez à tout le monde ?



— En effet, milord, répondis-je, vous êtes libre de tenter l’aventure, si vous ne craignez pas de poursuivre une chimère.

— Vous avez au doigt, reprit-il, le moyen de retrouver cette chimère. Confiez-moi l’anneau de l’inconnue, monsieur, et d’ici à peu de temps elle cessera de l’être pour moi !…

— Tenez, milord, dis-je en lui présentant la bague, et puissiez-vous ne pas traverser les mers inutilement !



Il s’élança sur le bijou comme sur une proie, et devint tout pâle en me voyant le retirer encore.

Conciliant une juste curiosité avec son idée fixe, je déclarai que je lui cédais l’anneau à une condition indispensable.

— Laquelle, monsieur ? demanda-t-il en homme décidé à tous les sacrifices.

— C’est que vous me tiendrez au courant de vos démarches et de vos découvertes, milord, et que vous compléterez, de près ou de loin, la confidence que vous venez de commencer aujourd’hui.



Le lendemain matin, au point du jour, je rêvais encore à cette bizarre aventure, quand je vis par la fenêtre de ma chambre un grand navire appareiller dans le golfe ; j’appris aussitôt que lord Ellis avait frété ce navire à prix d’or, et qu’il venait de s’embarquer immédiatement pour la Grèce

Plusieurs mois s’écoulèrent sans que j’entendisse parler du beau milord.

Je commençais à désespérer de connaître jamais la belle Grecque, et un reste de curiosité égoïste me faisait regretter mon anneau, lorsque je le reçus un matin, enfermé dans une grande lettre.



Avec une impatience, je lus les lignes suivantes :

Parti, comme vous savez, le lendemain même de notre entrevue, j’arrivai en Grèce.

Aussitôt débarqué, je courus tout droit au palais du roi Othon.

Je m’informai immédiatement des personnes de la cour, parmi lesquelles je devais retrouver votre apparition des ruines.

Ces dames étaient alors en voyage avec la reine, et pour ne pas tenter une épreuve inutile, je dus me résigner à attendre.



Je pris patience en allant visiter le temple de la Voie Mystique, et j’y trouvai chaque jour des émotions dont les vôtres ne sauraient vous donner l’idée…

Enfin, la reine et ses femmes revinrent à Athènes, et je me présentai avec votre bague à la porte du palais…

Le garde à qui je montrai l’anneau, le prit et le considéra avec étonnement.

Puis il me le remit aussitôt pour s’éloigner, et revint au bout d’un quart d’heure qui me parut un siècle.



— Veuillez me suivre, monsieur, dit-il gravement ; — toute la cour est réunie dans les appartements de la reine, et vous y trouverez la personne qui vous a remis cette bague.

Il me précéda silencieusement et je le suivis de même ; sûr de reconnaître, aussi bien que vous, le modèle du portrait que j’avais dans le cœur.

J’étais impatient d’arriver au but mystérieux, et chancelant comme la victime qu’on mène au sacrifice.



En entrant dans les appartements, je parcourus la première pièce d’un regard rapide. Cette pièce était remplie d’hommes et de femmes subalternes ; l’inconnue des ruines ne pouvait être là…

J’avançai en regardant autour de moi, et je traversai inutilement plusieurs salons…

Enfin je me trouvai sur le seuil du dernier, et je tremblai d’avoir été trompé par mes yeux…

Trois fois je les rejetai en arrière sur diverses beautés plus ou moins en vue ; trois fois je les ramenai vers le dernier salon, où j’entrai enfin d’un pas déterminé…



Deux minutes après, on m’emportait évanoui du palais…

Au fond du salon royal,
derrière un triple cercle de dames et de courtisans,
sur le trône
et à gauche du roi Othon,

j’avais retrouvé
votre apparition du temple de Vénus.


J'avais reconnu
la plus belle femme du monde

dans la reine de Grèce...



Source :

Pitre-Chevalier
LA PLUS BELLE FEMME DU MONDE

Revue des feuilletons :
journal littéraire
composé de romans, nouvelles,
anecdotes historiques, etc.
1841

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Bibliothèque nationale de France